Mayotte, sa vie, son oeuvre...

La pêche tient une grande place à Mayotte, non pas tant chez les mahorais qui craignent les djinns qui sortent la nuit sur le lagon, mais chez les t’zoumgous (popa’a chez les polynésiens, z’oreilles à La Réunion, bref métropolitains). Et c’est vrai que la profondeur du lagon permet de ramener à tout coup ou presque. Et la taille impressionne. Ici , on ne ramène rien au dessous de  4 ou 5 kgs. Voici le plus petit tazard que l’on puisse attraper,    mais la bonite vue sur ce blog auparavant lui était bien supérieure en poids.

Mamoudzou, la « grande » ville de la Grande Terre n’est pas immense et se développe de façon assez anarchique. C’est dommage car elle pourrait très bien devenir agréable contrairement à St Denis de la Réunion, à Papeete, voire dans une moindre mesure à Nouméa qui fait des efforts, qui constituent des échecs patents d’urbanisme tropical.

On la voit ici d’abord de la barge qui conduit les passagers (et quelques voitures !) à Dzaouzi, centre de Petite Terre où se situe l’aréroport et où  niche au mouillage Lord Jim, le bateau de Merce et Fred. ; ensuite du fameux bateau. 

La vie nocturne est inexistante dans la semaine, mais assez développée le week-end. Musique de groupes locaux (assez répétitive et pas réellement passionnante) mais aussi de groupes mixtes comme le Bakar qui jouait ce week-end au yacht-club de Petite Terre. Les boites sont assez orientées sur la recherche du T’zoumgou comme pourvoyeur de fonds et sauf exception ne méritent qu’un bref aller-retour. Les restos sont d’assez bonne qualité et plutôt moins chers qu’en métropole, voire pour les brochettis (viande de zébus !) dans des gargottes, infiniment moins chers. Petite Terre est plus « branchée » T’zoumgou’land car on y trouve le préfet, l’aéroport et la capitainerie et, qu’historiquement, c’était la seule partie habitée de l’île. On a donc de très bonnes raisons d’aller voir ailleurs et surtout dans le sud de Grande Terre  ou dans son nord ouest (très beau aussi !)

Mamoudzou  est une ville noire comme Noumea est une ville blanche. D’ailleurs, il n’y a pratiquement pas de touristes sur Mayotte et l’on peut dire que Mayotte est une île noire . C’est d’un côté compréhensible puisqu’il n’y a quasiment pas d’infrastructures, de l’autre plutôt surprenant compte tenu du potentiel encore incroyable aujourd’hui.

On peut voir un petite resto-bar sympa sur la plage de Sakauli près de Bendrelé (loc de planches, de catas et de kayaks), c’es un lieu agréable et très facile  pour kiters ou windsurfers quand le vent, faible en général sur Mayotte veut bien se réveiller (ailes de 12 à 18m et voiles de 6 à 8,5m bienvenues !). Il y a aussi  un beau spot avec un hôtel resto assez luxueux sur la plage de N’gouja à Kani Kéli:  sympa de nager au milieu des tortues qu’on n’embête même un peu en jouant avec elles comme avec un volant (honte sur nous comme disent les anglos-sax !!)

Tout ça change très vite…

Si je reviens dans trois ans, je risque d’avoir de grosses surprises : Mayotte est en marche forcée vers le progrès. Mais on est encore très très loin de La Réunion et puis il reste Mada, à côté. L’île que je regrette déjà de n’avoir pas encore vue. The Spot, au dire de beaucoup. Un spot plus grand que le France. Il y a encore de quoi rêver !!